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LES JEUX DE GUINEBAUT.

pouvait manquer d’être maté par le jeu, jusqu’au moment où paraîtrait le Chevalier loyal en amour, fils de roi et de reine.

Guinebaut ne borna pas ses enchantements à la carole et à l’échiquier ; il apprit maint autre secret à la dame, qui sut bien en ouvrer après la mort de celui qui l’avait enseignée. C’est ainsi qu’elle éleva le Château tournoyant et d’autres caroles que Meraugis trouvera dans la Cité sans nom, en achevant sa quête de messire Gauvain.

Guinebaut laissa partir le roi Bohor son frère, après l’avoir quelque temps convoyé. Pour lui, il demeura près de la Dame aux caroles et ne la quitta plus un instant jusqu’au moment de sa mort.

[ Cette histoire semble une simple variante de celle de Viviane. Merlin produit les mêmes danses, confie les mêmes secrets, reste également enchaîné par une puissance invincible auprès de Viviane. Mais les jeux de Guinebaut deviendront l’occasion d’autres récits, et quoiqu’on reconnaisse ici le calque d’une première invention ailleurs mieux racontée, on aime à voir comment d’un seul fonds nos romanciers tirent souvent un double ou même un triple courant de récits. ]

De son côté le roi Bohor poursuivit sa route vers la forêt de Bredigan où l’attendait, comme on a vu, le roi Artus. Avant d’être