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LE ROI ARTUS.

une dette de reconnaissance à payer aux deux rois de la Gaule, et qu’il fallait avant tout mettre le royaume de Benoyc à l’abri des attaques de Claudas, de Ponce-Antoine et de Frollo. Le roi Bohor cependant était allé visiter son château de Charhais, don du roi Uter-Pendragon, qui l’avait repris au roi Amant, pour refus d’hommage. De là, des levains de haine entre les rois Bohor et Amant, dont nous verrons bientôt les conséquences. Pour Artus, il prit congé de Leodagan et de sa fiancée, afin de se rendre à Bredigan, où devaient le rejoindre les deux rois de Gaule avant d’entrer en mer. Bohor partit de Charhais pour se trouver au rendez-vous avec Guinebaut son frère et soixante chevaliers.

Il avait à traverser une grande forêt appelée la Forêt périlleuse, nom qu’elle devait échanger plus tard contre celle de Forêt sans retour. Au lieu de prendre la grande voie qu’avait suivie le roi Artus et ses vingt mille soudoyers, Bohor entra dans un chemin détourné qui les conduisit à l’entrée d’une prairie où les attendait la plus merveilleuse aventure. Au milieu de cette prairie, entièrement fermée de bois, ils trouvèrent les plus belles danses qu’ils eussent jamais vues de chevaliers, écuyers, dames et damoiselles. Près des danseurs étaient assis en deux fauteuils, d’un côté