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LE ROI ARTUS.

Mordret, mais le roi, ne dois-je plus les revoir ? — Au moins, » dit Gauvenet, « puis-je vous donner des nouvelles de Mordret. Il n’a pas eu de mal : l’écuyer qui le portait l’a garanti et le garde dans cette forêt, où nous allons les retrouver. »

La dame, un peu consolée, demande de l’eau pour laver son visage souillé de terre et de sang. Les écuyers trouvent une source, et vont y puiser dans leurs chapeaux de fer. Quand elle fut lavée, on lui fait une litière garnie d’étoffes et d’herbes fraîches, on l’y étend doucement et l’on se met en route vers Arondel. Ils n’eurent pas longtemps marché sans rejoindre l’écuyer gardien du berceau de Mordret. C’est ainsi qu’ils arrivèrent à la ville, où ils restèrent huit jours, pour donner à la reine le temps de guérir. De là, ils gagnèrent Logres, où les quatre frères jurèrent que le roi Loth ne reverrait sa femme qu’après avoir fait la paix avec Artus. Qu’était cependant devenu le chevalier qui d’Arondel les avait conduits sur le champ de bataille pour venger la défaite du roi Loth ? Il avait disparu, et les enfants n’auraient jamais deviné qui leur avait rendu ce bon office sans Do de Carduel, le châtelain de Logres, qui, sachant les procédés ordinaires de Merlin, l’intérêt qu’il portait au roi Artus et à ses neveux, ne douta pas qu’il n’eût pris la semblance d’un