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LE ROI ARTUS.

devenus ses auxiliaires. Les chevaliers étrangers obtinrent la faveur d’être introduits : ils avancèrent se tenant par la main deux à deux. Ban salua le premier le roi Leodagan : et celui-ci lui ayant gracieusement rendu son salut : « Sire, » dit-il, « nous venons vous offrir notre service, à la seule condition que vous ne demanderez ni ne chercherez à savoir nos noms, avant le moment où nous jugerons à propos de vous les dire. Autrement nous vous recommanderons à Dieu et nous trouverons assez de gens qui nous retiendront à la même condition. »

Leodagan répondit qu’il s’en conseillerait avant de répondre. Et, s’étant mis à l’écart avec les chevaliers de la Table ronde, il leur demanda ce qu’ils pensaient de la proposition. « Vous ne courez aucun danger, » répondirent les chevaliers, « en leur accordant ce qu’ils demandent. Ils semblent vaillants et prud’-hommes, cela doit suffire. » Leodagan revenant donc aux étrangers : « Seigneurs, je vous retiens si vous faites serment de me servir envers et contre tous, tant que vous serez de ma compagnie ; mais, je vous prie, ne tardez pas trop à m’apprendre qui vous êtes, car d’aventure pourrai-je ne pas vous rendre tous les honneurs qui vous appartiennent. »

Les serments échangés, les étrangers s’en