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LE ROI ARTUS.

taires que ces épisodes ont bien pu nous faire perdre de vue. Les six rois, contraints d’abandonner le siége de Carlion, étaient retournés dans leurs domaines, clopin-clopant. « Tels en i eut » qu’on fut obligé de transporter en litière, parce qu’ils ne pouvaient supporter les mouvements du cheval. Arrivés sur les marches des deux royaumes de Gorre et de Logres, ils convinrent de prendre leur revanche et de convoquer tous leurs amis, pour exterminer le roi d’aventure et l’odieux enchanteur qui les avait une première fois obligés de fuir. Voici les noms de ceux qui se réunirent à Loth d’Orcanie, à Aguisel d’Écosse, à Ydier de Cornouaille, à Urien de Gorre, à Nautre de Garlot et à Caradoc-Briebras de la terre d’Estrangore. Le premier fut le duc Escaus de Cambenic ; le second, le roi Tradelinan de Norgalles ; le troisième, le roi Clarion de Northumberland ; le quatrième, le roi des Cent-chevaliers, quelquefois nommé Aguiginier et plus souvent confondu avec Aguisel d’Écosse ; le cinquième, le roi Brangore de la ville d’Estrangore, qui avait épousé la fille de l’empereur Adrian de Constantinople. À ces noms, il convient d’ajouter Bélinan de Sorgalles, frère du roi Tradelinan ; il était marié à la belle Aiglante, fille du roi de l’Ile perdue, et sœur du roi Nautre. Leur fils Dodinel, violent chasseur, surnommé le Sauvage,