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LE ROI ARTUS.

leur suite. « Quelles gens êtes-vous ? » cria-t-il. — « Sire châtelain, » répond le roi Ban, « nous sommes chevaliers, nous hébergerions volontiers chez vous une nuit ; au moins voudrions-nous abreuver ici nos chevaux. — Je demande qui vous êtes, » reprend le châtelain. — « Sire, » fait Merlin, « ils sont des parties de Gaule. — Et de qui tiennent ces parties ? — De Dieu, sire, et du roi Artus. — Par le nom de Dieu ! ils ont un bon seigneur ; c’est aussi le mien, et, pour l’amour de lui, vous aurez hôtel à votre vouloir. — Grand merci ! » répondit Merlin.

Agravadain alors tourne bride en invitant Merlin et ses nobles compagnons à s’aventurer sur l’étroite chaussée, les uns après les autres. Ainsi arrivèrent-ils à la porte du château sans quitter les étriers, car il n’y avait pas d’espace à l’extrémité de la chaussée pour tourner les chevaux. La porte franchie, ils sont conduits au maître palais ; écuyers et varlets arrivent à leur descente ; le châtelain prend par la main les deux rois et les conduit dans une grande chambre, au bas de la tour principale. Comme on les désarmait, trois jeunes demoiselles entrent, et la salle est illuminée de leur beauté. C’était et la fille et les deux nièces d’Agravadain. Elles tenaient aux bras trois beaux manteaux dont la panne était de menu