Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
BAN ET BOHOR.

Bretagne, qui lui devaient hommage et avaient épousé les deux sœurs germaines. L’un était Ban de Benoyc, l’autre son frère Bohor de Gaunes ou Gannes. Ils ont pour voisin le félon roi Claudas, qui les inquiète en ce moment et plus tard leur causera de plus grands maux : mais il ne doit rien entreprendre contre eux pendant qu’ils seront dans la Grande-Bretagne, pour répondre à la prière qui leur en sera faite. Pour Artus, il trouvera dans ces deux princes les meilleurs soutiens de sa couronne ; il les aura pour compagnons de ses travaux.

Les deux rois, pères, le premier de Lancelot du Lac et d’Hector des Mares, le second de Lionel et du jeune Bohor, sont ici désignés comme souverains de la Petite-Bretagne. Cette attribution doit être la plus ancienne, la plus conforme aux traditions primitives. On a droit alors de conjecturer que le félon voisin de ces deux rois, Claudas, roi de la Terre déserte, ou Berry, pourrait bien être le roi des Francs Clovis, ou Clotaire Ier son successeur, qui, d’après un passage célèbre et assez mal interprété de Grégoire de Tours, semblerait avoir obligé les rois bretons à reconnaître son autorité[1]. Il est vrai que plus loin l’ignorance

  1. « Nam Britanni sub Francorum potestate fuerunt post obitum regis Chlodowei, et comites, non reges ap-

îî. — ROM. DE LA TABLE RONDE. 7