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LE ROI ARTUS.

ner. — Ah madame, » répond Artus à voix basse, comment vous remercier de vos bontés ! — Quelles bontés ? dit-elle. — Je m’en tairai, si vous ne me fiancez de ne pas le répéter. » Elle le fiança. Alors il lui dit en l’oreille ce qui s’était passé la nuit. La dame sentit la honte rougir son visage ; elle laissa le manger, et se retira dans ses chambres, mais n’en parla jamais à personne. Seulement, elle ne put douter que le jeune varlet, qu’elle croyait fils d’Antor, ne fut le père de l’enfant dont elle se trouva grosse ; cet enfant devait être Mordret.

Robert de Boron avait déjà recueilli la même tradition de la conception de Mordret, mais avec des circonstances différentes. « Artus, » dit-il, « l’avait engendré de sa sœur, une nuit qu’il croyait tenir dans ses bras la belle dame d’Irlande ; et, quand ils surent la méprise, ils en eurent tous deux un grand repentir. On ne sait, et Boron ne le dit pas, quelle était cette dame d’Irlande.

Les autres neveux d’Artus dont Merlin lui révèle l’existence sont Galegantin ou Galeschin, fils du roi Nautre de Garlot, et Yvain le Grand, fils d’Urien, roi de Galles. Yvain égalera la prouesse et la bonté de son cousin Gauvain.

Merlin avertit encore Artus de réclamer le secours des deux vaillants rois de la Petite-