L’épreuve fut heureuse : l’insensé, revenu à lui-même, suivit Merlin dans la forêt de Calidon ; Talgesin demanda la même faveur, et la reine Ganiede ne voulut pas non plus se séparer de son frère. Tous quatre s’enfoncèrent dans l’épaisseur des bois, et le poëme finit par une tirade prophétique chantée par Ganiede, devenue tout à coup presque aussi prévoyante que son frère.
Je l’ai déjà dit, ce poëme, expression de la tradition galloise du prophète Merlin, ne sera pas inutile au prosateur français, et nous permettra de mieux suivre les développements de la légende armoricaine, exprimée dans la seconde branche de nos Romans de la Table ronde.
IV.
sur le livre latin du graal et sur le poème de joseph d’arimathie
tablissons d’abord comme un fait
dont nous aurons plus tard à fournir
les preuves, que les cinq branches
romanesques qui forment le
Cycle primitif de la Table ronde, bien que
réunies assez ordinairement dans les anciens