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sans avoir donné à Geoffroy le moindre témoignage de gratitude ; et nous l’apprenons dès le début du poëme de la Vita Merlini.

« Prêt à chanter la folie furieuse et les agréables jeux[1] de Merlin, c’est à vous, Robert, de diriger ma plume ; vous, honneur de l’épiscopat et que la philosophie a parfumé de son nectar ; vous qui brillez entre tous par votre science ; vous le guide et l’exemple du monde. Soyez favorable à mon entreprise ; accordez au poëte une bienveillance qu’il n’avait pas trouvée dans le prélat auquel vous avez mérité de succéder.

Je voudrais entreprendre vos louanges, rappeler vos mœurs, vos antécédents, votre noble naissance, l’intérêt public qui faisait désirer votre élection au peuple et au clergé de l’heureuse et glorieuse ville de Lincoln ; mais il ne suffirait pas, pour parler dignement de vous, de la lyre d’Orphée, de la science de Maurus, de l’éloquence de Rabirius… »


Fatidici vatis rabiem musamque jocosam
Merlini cantare paro : tu corrige carmen,
Gloria Pontificum, calamos moderando, Roberte.
Scimus enim quia te perfudit nectare sacro

  1. Les tours de Merlin, ses prestiges, sont souvent désignés comme autant de jeux.