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III.

le poème latin : Vita Merlini.



Avant d’aborder les romans de la Table ronde, il faut épuiser l’œuvre de celui qui paraît en avoir fait naître la pensée.

Les Prophéties de Merlin forment maintenant le septième livre de l’Historia Britonum. Elles avaient été rédigées avant la publication de cette histoire, et l’auteur les avait envoyées séparément à l’évêque de Lincoln. Ordéric Vital, dont la chronique finit en 1128, Henri de Huntingdon et Suger, qui n’avaient pas connu l’Historia Britonum, avaient fait usage des Prophéties. D’ailleurs, Geoffroy de Monmouth a constaté cette antériorité : « Je travaillais à mon histoire, » dit-il au début du septième livre, « quand, l’attention publique étant récemment attirée sur Merlin[1], je publiai ses prophéties,

  1. Cum de Merlino divulgato rumore. Expressions curieuses, qui semblent assez bien prouver que la réputation de Merlin était alors de date récente, même chez les Gallo-Bretons. Nennius ne l’avait pas même nommé. Les pages de Guillaume de Newburg citées plus haut