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teurs ou dans des forêts également inaccessibles. Les Anglais victorieux eurent une suite de rois très-puissants, entre autres le petit-neveu d’Hengist, Éthelbert, qui, réunissant sous son sceptre toute l’île d’Albion jusqu’à l’Humber, reçut la loi de l’Évangile annoncée par Augustin. Alfred ajouta le Northumberland aux précédentes conquêtes, après une grande victoire sur les Bretons et les Écossais. Edwin fut son successeur ; Oswald vint après Edwin, et ne trouva pas dans l’île entière la moindre résistance. Tout cela, le Vénérable Bede, dont personne ne récuse le témoignage, l’a parfaitement établi. Il faut donc reconnaître le caractère fabuleux de tout ce que ce Geoffroy a écrit d’Artus et de ses successeurs d’après quelques autres et d’après lui-même. Il a rassemblé ces mensonges, soit par un éloignement coupable de la vérité, soit dans l’intention de plaire aux Bretons, dont la plupart sont, dit-on, assez stupides, pour attendre encore Artus et soutenir qu’il n’est pas mort. À Wortigern il fait succéder Aurélius Ambroise, qui aurait vaincu les Saxons et reconquis l’île entière. Après Ambroise aurait régné son frère Uter-Pendragon avec la même autorité. C’est alors qu’il insère tant de rêveries mensongères à l’occasion de Merlin. Artus, prétendu fils de ce prétendu