Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

autre que lui. » Le Roi, étonné, fit venir le sage Maugantius : « J’ai trouvé, » dit celui-ci, « dans les livres des philosophes et les anciennes histoires, que plusieurs hommes sont nés de la même façon. Apuléius nous apprend dans le livre du Démon de Socrate qu’entre la lune et la terre habitent des esprits que nous appelons Incubes. Ils tiennent de la nature des hommes et de celle des anges ; ils peuvent à leur gré prendre la forme humaine et converser avec les femmes. Peut-être l’un d’eux a-t-il visité cette dame et déposa-t-il un enfant dans ses flancs[1]. »

L’histoire des deux dragons découverts dans

  1. Geoffroi de Monmouth, qui n’avait assurément pas trouvé ce discours de Maugantius dans un ancien livre breton, reparlera dans le poëme de Vita Merlini, de cette classe d’esprits intermédiaires :

    At cacodæmonibus post lunam subtus abundat,
    Qui nos decipiunt et temtant, fallere docti,
    Et sibi multotiens ex aere corpore sumpto
    Nobis apparent, et plurima sæpe sequuntur ;
    Quin etiam coitu mulieres aggrediuntur
    Et faciunt gravidas, generantes more prophano.
    Sic igitur cælos habitatos ordine terno
    Spirituum fecit……

    (Vita Merlini, v. 780.)

    Apulée, dans le curieux livre du Démon de Socrate, parle en effet de ces esprits intermédiaires, mais il se tait des Incubes, dont saint Augustin rappelle les faits et gestes, au XVe livre de la Cité de Dieu.