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la Petite-Bretagne. Constantin fut proclamé roi de l’île d’Albion, et c’est à partir de l’histoire de ce prince que Geoffroy de Monmouth est mis à contribution par l’auteur ou les auteurs des romans de Merlin et d’Artus. Je ne vais plus m’attacher qu’aux passages de l’Historia Britonum reproduits ou imités par les romanciers.

Constantin avait laissé trois fils : Constant, Aurélius Ambroise et Uter-Pendragon.

Constant, l’aîné, fut d’abord relégué dans un monastère ; mais Wortigern, un des principaux conseillers de Constantin, l’en avait tiré pour le faire proclamer roi. Sous ce prince faible et timide, Wortigern gouverna sans contrôle ; si bien qu’aspirant lui-même à la couronne, il entoura le Roi-moine de serviteurs choisis parmi les Pictes, et, sur un prétexte d’irritation envenimé par le ministre ambitieux, ces étrangers massacrèrent le pauvre roi qu’ils devaient défendre. Ils se confiaient dans la reconnaissance du premier instigateur du crime : ils se trompèrent. Wortigern recueillit le fruit du meurtre, mais, à peine couronné, il fit pendre les meurtriers de celui dont il recueillait la couronne.

Cependant personne ne doutait de la part qu’il avait prise à la mort de Constant. Ceux qui gardaient les deux autres fils de Constantin se hâtèrent de mettre en sûreté leur vie, en les