Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/365

Cette page a été validée par deux contributeurs.
358
TRANSITION.

nécessité de supprimer, appartenaient évidemment à la première rédaction en prose du poëme de Merlin, et répondent aux derniers vers perdus de ce poëme. Mais, au lieu de trouver après le Merlin, comme l’annonçait Robert de Boron, cette histoire d’Alain et de sa postérité, nous passons aujourd’hui sans intermédiaire au récit des guerres soulevées par les barons, aussitôt après le couronnement d’Artus.

Voici la conclusion à tirer de ce double rapprochement :

1o Robert de Boron n’a pas eu de part au livre du Saint-Graal, écrit dans le temps même où il composait le Joseph d’Arimathie.

2o Après avoir pris connaissance du Graal, il eut l’intention de continuer, sinon les histoires de Bron et de Petrus, au moins celle d’Alain le Gros.

3o Les assembleurs, trouvant l’histoire d’Alain suffisamment éclaircie dans le Graal, ont laissé de côté la rédaction poétique qu’en

    initiale en marque assez bien la séparation : mais, ailleurs encore, les deux parties ne sont pas même distinguées par un alinéa. Après les derniers mots, ils continuent : « et après la mi août que li rois Artus fu couronnés, tint li rois cour grand et merveilleux… » La main des assembleurs est facile à reconnaître dans cette fusion arbitraire.