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présager le triomphe définitif de Mathilde et la déchéance de son frère Étienne Ier. Mais après les longs revers qui suivirent les succès passagers de l’année 1137, Geoffroy n’aurait plus apparemment parlé dans les mêmes termes à son patron le comte de Glocester. Au moins est-il certain qu’il n’attendit pas même la mort de ce prince pour présenter au roi Étienne un autre exemplaire de son livre, aujourd’hui conservé dans la bibliothèque de Berne.

Le préambule qu’on vient de lire semble renfermer plusieurs contradictions. Si Geoffroy n’a traduit le livre breton que pour céder aux instances de l’archidiacre d’Oxford, pour quoi le dédie-t-il au comte de Glocester ?

S’il s’est contenté de rendre fidèlement et sans ornement étranger ce vieux livre breton, pourquoi remercie-t-il à l’avance le comte Robert de ses bons avis et des changements qu’il fera subir à son livre ? comment enfin y retrouvons-nous les prophéties de Merlin, déjà publiées par lui longtemps auparavant ?

J’ajouterai que, de son propre aveu, à partir du onzième livre, il a complété le prétendu texte breton à l’aide des souvenirs personnels de Gautier d’Oxford, cet homme si profondément versé dans la connaissance des histoires. Ut in britannico prœfato sermone inveni, et a