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princes dont le règne avait précédé la naissance de Jésus-Christ ; ni même celle d’Arthur et des princes qui avaient régné en Bretagne depuis l’incarnation. Cependant les glorieuses gestes de ces rois étaient demeurées célèbres dans maintes contrées où l’on en faisait d’agréables récits, comme aurait pu les fournir une relation écrite. Je me rendis aux vœux de Gautier, bien que je ne fusse pas exercé dans le beau langage et que je n’eusse pas fait amas d’élégantes tournures empruntées aux auteurs. J’usai de l’humble style qui m’appartenait, et je fis la traduction exacte du livre breton. Si je l’avais embelli des fleurs de rhétorique, j’aurais contrarié mes lecteurs en arrêtant leur attention sur mes paroles et non sur le fond de l’histoire. Tel qu’il est aujourd’hui, ce livre, noble comte de Glocester, se présente humblement à vous. C’est par vos conseils que j’entends le corriger, et

    constarent, et a multis populis, quasi inscripta, jocunde et memoriter prœdicentur *. (Epistola dedicatoria.)

    * Ce passage aurait dû empêcher les critiques anglais, et même les savants éditeurs des Monumenta historica Britannica, Henri Petrie et le Rév. John Sharp, 1848, in-folio, p. 63 de leur préface, de croire que Geoffroy de Monmouth, en citant Gildas, entendait parler de la Chronique de Nennius ; cette chronique étant précisément consacrée aux rois bretons dont Gildas ne faisait pas même mention.