heures le chrétien qu’il avait charge de garder. « Ah ! demoiselle, » dit le prisonnier comme on détachait ses chaînes, « que voulez-vous faire de moi ? Que gagnerez-vous à ma mort ? — Je ne veux pas vous faire mourir, » répond-elle ; « suivez-moi dans ma chambre ; vous verrez pourquoi je vous fais sortir d’ici. »
Elle marche alors devant lui ; quand ils furent arrivés : « Voici, » dit-elle, « un chrétien que nous avons trouvé sur la rive de mer. Il est bien malade ; si vous pouvez le guérir, je vous ôterai de prison et vous renverrai comblé de mes dons ; car j’ai grande compassion de ses douleurs. »
Le prisonnier, ravi de pouvoir soulager un homme de sa loi, approche de Pierre et lui demande s’il est depuis longtemps malade. « Il y a plus de quinze jours ; la plaie que j’ai reçue s’est constamment élargie ; les mires, jusqu’à présent, n’y ont rien entendu. — « Demoiselle, » dit le prisonnier, « faites porter le malade sur le préau, je verrai mieux la nature de la plaie. » Quand on eut fait ce qu’il demandait, il regarda avec la plus grande attention la partie malade. « Il y a, » dit-il, « du venin dans la plaie ; il faudrait, pour en être maître, commencer par l’en séparer. Toutefois ayez bon courage, je promets de vous