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dit positivement, dans une lettre destinée à compléter son Historia Anglica, qu’en 1139 l’abbé du Bec lui avait montré, dans la bibliothèque de son couvent, un exemplaire de l’Historia Britonum, qu’il regrettait de n’avoir pas plus tôt connue. D’un autre côté, Geoffroy de Monmouth lui-même avertit au début de son septième livre qu’il y insère les prophéties de Merlin, pour répondre au vœu d’Alexandre, évêque de Lincoln, en son temps le plus généreux et le plus vanté des prélats. Or ces dernières paroles ne se concilient pas avec la date donnée par Henri de Huntingdon : car l’évêque de Lincoln Alexandre, qui ne devait plus exister quand Geoffroy parlait ainsi de lui, ne mourut qu’au mois d’août 1147[1]. Ainsi le préambule du septième livre ne se trouvait pas dans l’exemplaire de l’Historia Britonum qu’avait pu consulter Henri de Huntingdon en 1139 ; et, ce qui complique encore le recensement des dates, l’œuvre entière est dédiée à Robert, comte de Glocester, et, comme je vais le justifier, longtemps avant sa mort, arrivée au mois d’oc-

    la double date de la publication de l’Historia Britonum. Si j’en avais eu plus tôt connaissance, je me serait contenté de traduire tout ce qu’il a si bien dit de cette double date.

  1. Voyez M. T. Wright, On the litterary history of Geoffroy of Monmouth. In-4o, 1848, p. 7.