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LE SAINT-GRAAL.

vage ; alors il s’étonna de ne voir et de n’entendre personne sur le pont, et voulut juger par lui-même si la beauté de l’intérieur répondait à celle du dehors. Mais il fut arrêté par une inscription chaldéenne dont le sens était :

Toi qui veux entrer ici, prends garde d’avoir une foi parfaite. Il n’y a ici que foi et vraie créance. Si tu faiblis sur ce point, n’espère jamais de moi le moindre secours.

Nascien réfléchit un instant, et ne trouva dans son esprit aucun doute sur la vraie créance ; il mit hardiment le pied dans la nef. Il la visita dans toutes ses parties, et ne put retenir son admiration de la voir si belle, si somptueuse et si solidement construite. Revenant sur ses pas, il vit, dans le milieu de la salle principale, de longs rideaux blancs qu’il souleva : ils entouraient un lit beau, grand et riche. Sur le chevet était posée une couronne d’or ; aux pieds, une épée qui jetait grande clarté, étendue en travers du lit et à demi tirée du fourreau. La poignée était faite d’une pierre qui semblait offrir la réunion de toutes les couleurs, et chacune de ces couleurs avait, ainsi qu’on le dira plus tard, une vertu particulière. La poignée de l’épée[1] était faite de

  1. L’enhoudeure.