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LE SAINT-GRAAL.

vais repaire de la Roche du Port périlleux, il jura de purger la terre de ces odieux brigands, et ne perdit pas un moment pour mettre en état de voguer une petite flotte bien garnie de bons et vaillants chevaliers. Il savait quels écueils bordaient la Roche, et il sut les éviter en approchant à la nuit serrée. Focart n’en fut pas moins averti de son approche, et, donnant le signal aux larrons qui ne quittaient pas les galères, il entra lui-même dans une d’elles et commanda l’attaque de la flottille romaine. Mais les soldats de Pompée s’étaient munis de grands crocs, avec lesquels ils abordèrent les galères, l’épée à la main, et parvinrent à couler la plus redoutable. Les autres furent abandonnées, et les brigands regagnèrent à grande peine la Roche, où les Romains les poursuivirent en tâtonnant çà et là. De la hauteur, Focart faisait tomber sur eux d’énormes poutres et d’autres débris de mâts qui tuèrent une partie des assaillants et contraignirent les autres à regagner les vaisseaux. Mais, au point du jour, Pompée reprit l’offensive : malgré l’âpreté du lieu et les difficultés de la montée, les Romains forcèrent les brigands à chercher un refuge dans une caverne creusée sous leur château, et qu’ils fermèrent de toutes les planches et bruyères qu’ils avaient accumulés. Pompée y fit mettre le feu ; alors, pour éviter d’être