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REPAS SPIRITUEL.

fit venir la reine, son serourge et Josephe, puis, en leur présence, jeta l’idole dans les flammes en témoignant le plus grand repentir.

Ce fut le dernier acte de Josephe dans le pays de Sarras. Une voix céleste l’avertit de prendre congé du roi et d’emmener avec lui la plupart de ses compagnons pour aller prêcher la foi nouvelle chez les Gentils. Dans le cours de ce grand voyage, les denrées venant à leur manquer, il s’agenouilla devant l’arche du saint vase pour implorer le secours de Dieu. Alors eut lieu le repas spirituel dont Robert de Boron avait parlé le premier, mais qu’il avait eu soin de distinguer de la communion eucharistique. Dans notre roman, les deux tables ici n’en font réellement qu’une, et l’hérésie se trouve parfaitement accentuée. On en va juger.

La voix dit à Joseph : « Fais mettre les nappes sur l’herbe fraîche : que ton peuple se place à l’entour. Quand ils seront disposés à manger, dis à ton fils Josephe de prendre le vase, et de faire avec lui trois fois le tour de la nappe. Aussitôt ceux qui seront purs de cœur seront remplis de toutes les douceurs du monde. Ils feront de même, chaque jour, à l’heure de Prime. Mais, dès qu’ils auront cédé au vilain péché de luxure, ils perdront la grâce d’où leur arrivait tant de délices. Quand tu auras