Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
177
SACRE DE JOSEPHE.

aux chrétiens assemblés : « Écoutez, nouveaux enfants ! Les anciens prophètes eurent le don de mon Saint-Esprit ; vous l’obtiendrez également, et vous aurez bien plus encore, car vous aurez chaque jour mon corps en votre compagnie, tel que je le revêtis sur la terre. La seule différence, c’est que vous ne me verrez pas en cette semblance. Ô mon serviteur Josephe ! je t’ai jugé digne de recevoir en ta garde la chair et le sang de ton Sauveur. Je t’ai reconnu pour le plus pur des mortels et le plus exempt de péchés, le mieux dégagé de convoitise, d’orgueil et de mensonge : ton cœur est chaste, ton corps est vierge ; reçois le don le plus élevé que mortel puisse souhaiter : seul tu le recevras de ma main, et tous ceux qui l’auront plus tard devront le recevoir de la tienne. Ouvre la porte de l’arche, et demeure ferme à la vue de ce qui te sera découvert. »

Alors Josephe ouvrit l’arche en tremblant de tous ses membres.

Il vit dedans un homme vêtu d’une robe plus rouge et plus éclatante que le feu ardent. Tels étaient aussi ses pieds, ses mains et son visage.

Cinq anges l’entouraient, vêtus de même, et portant chacun six ailes flamboyantes. L’un tenait une grande croix sanglante ; le second trois clous d’où le sang paraissait dégoutter ; le