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Et son vert elme muer en un Breton
Qui doucement harpe le lai Gorhon.

Enfin Roland lui-même comptait au nombre de ses meilleurs amis le jeune Graelent, dont l’auteur de la geste d’Aspremont fait un jongleur breton :

Rolans appelle ses quatre compaignons,
Estout de Lengres, Berengier et Hatton,
Et un dansel qui Graelent ot non,
Nés de Bretaigne, parens fu Salemon.
Rois Karlemaine l’avoit en sa maison
Nourri d’enfance, mout petit valeton.
Ne gisoit mès se en sa chambre non.
Sous ciel n’a home mieux viellast un son,
Ne mieux déist les vers d’une leçon.

Ces passages attestent assurément la haute renommée des lais bretons. Nos poëtes français les connaissaient au moins de nom ; mais ils aimaient le chant sans en comprendre toujours les paroles. Alors il confondaient, comme dans le précédent exemple, le nom du héros avec celui de l’auteur ou du compositeur.


De tous ces anciens récits chantés, les plus fameux étaient ceux que la tradition attribuait à Tristan, tels que le lai Mortel, les lais de Pleurs, des Amans et du Chevrefeuil. Tristan lui-même, dans un des anciens poëmes consacrés à ses aventures et dont il ne reste mal-