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D’ARIMATHIE.

Messire Robert de Boron dit : « Maintenant il conviendrait de savoir conter ce que devint Alain, le fils de Bron ; en quelle terre il parvint ; quel héritier put naître de lui, et quelle femme put le nourrir. — Il faudrait dire la vie que Petrus mena, en quels lieux il aborda, en quels lieux on devra le retrouver. — Il faudrait apprendre ce que Moïse devint, après avoir été si longuement perdu ; — puis enfin où alla le Riche Pêcheur, où il s’arrêtera et comment on pourra revenir à lui.

« Ces quatre choses séparées, il faudrait les réunir et les exposer, chacune comme elles doivent l’être : mais nul homme ne les pourrait assembler, s’il n’a d’abord entendu conter les autres parties de la grande et véridique histoire du Graal ; et dans le temps où je la retraçais[1], avec feu monseigneur Gautier, qui était de Mont-Belial, elle n’avait encore été retracée par nulle personne mortelle. Maintenant je fais savoir à tous ceux qui auront mon œuvre que, si Dieu me donne vie et santé, j’ai l’intention de reprendre ces quatre parties, pourvu que j’en trouve la matière en livre. Mais, pour le moment, je laisse non-seulement la branche que j’avais jusque-là

  1. Et ce tens que je la retreis,…
    Unques retraite esté n’aveit.