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JOSEPH

Joseph fit ce que lui commandait la voix. Le lendemain, après le service du Graal, il apprit à tous ses compagnons ce qu’il avait entendu, à l’exception de la parole sacrée que Jésus-Christ lui avait révélée dans la prison ; parole seulement transmise au Riche Pêcheur, qui la mit en écrit avec d’autres secrets que les laïques ne doivent pas entendre.

Le troisième jour après le départ de Petrus, Bron, désormais gardien du Graal, dit à Joseph : « J’ai la volonté de m’éloigner, je te demande congé de le faire. — De grand cœur, » répond Joseph, « car ta volonté est celle de Dieu. » C’est ainsi qu’il se sépara du Riche Pêcheur, dont on a depuis tant parlé[1].

    Qui as boens est et si est moie ;
    Ce est en pardurable vie… (V. 3395.)

    et ce qu’on lit plus loin, après le récit du départ de Bron :

    Ainsi Joseph se demoura…
    En la terre là ù fu nez :
    Et Joseph si est demourés. (V. 3455.)

    Mais ces derniers vers sont transposés et peut-être sottement ajoutés. En tous cas, que Joseph soit retourné en Syrie ou soit mort après le départ de Bron, d’Alain et de Petrus, on voit que Robert ne le faisait pas aborder en Albion.

  1. Dont furent puis maintes paroles
    Contées, qui ne sont pas folles.

    (V. 3457.)