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D’ARIMATHIE.

accusé d’avoir voulu soustraire Jésus au supplice. Les Juifs, persuadés qu’on entendait les récompenser, vinrent à qui mieux mieux se vanter d’avoir eu grande part à la mort de Jésus. Quel ne fut pas leur effroi quand ils se virent eux-mêmes saisis et chargés de chaînes ! L’Empereur fit attacher à la queue des chevaux indomptés trente des plus coupables. « Rendez-nous le prophète Jésus, » leur dit-il, « ou nous vous traiterons tous de même. » Ils répondirent : « Nous l’avions laissé prendre par Joseph, c’est à Joseph seul qu’il faudrait le demander. » Les exécutions continuèrent ; il en mourut un grand nombre. « Mais, » dit un d’entre eux, « m’accorderez-vous la vie si j’indique où l’on a mis Joseph ? » — « Oui, » dit Vespasien, tu éviteras à cette condition la torture et conserveras tes membres. » Le Juif le conduisit au pied de la tour où Joseph était enfermé depuis quarante-deux ans. « Celui, » dit Vespasien, « qui m’a guéri, peut bien avoir conservé la vie de son serviteur. Je veux pénétrer dans la tour. »

On ouvre la tour, il appelle ; personne ne répond. Il demande une longue corde, et se fait descendre dans les dernières profondeurs ; alors il aperçoit un rayon lumineux et entend une voix : « Sois le bienvenu, Vespasien ! que viens-tu chercher ici ? — Ah ! Joseph, » dit