Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/140

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
JOSEPH

je ne doute pas qu’il n’eût le pouvoir de guérir Vespasien. »

L’hôte alla conter le tout à l’Empereur, qui voulut entendre lui-même le pèlerin. Il apprit de lui que la chose s’était passée en Judée, dans la partie romaine de la contrée soumise à l’autorité de Pilate. « Sire, » dit le pèlerin, « envoyez de vos plus sages conseillers pour enquerre ; et, si je suis trouvé menteur, faites-moi trancher la tête. »

Les messagers furent envoyés avec recommandation, dans le cas où les récits du pèlerin seraient trouvés sincères, de chercher les objets qui pouvaient avoir appartenu au prophète injustement condamné.

Pilate, auquel ils s’adressèrent, leur raconta les enfances de Jésus, ses miracles, la haine des Juifs, les vains efforts qu’il avait faits pour l’arracher de leurs mains, l’eau qu’il avait demandée pour protester contre sa condamnation et le don fait à l’un de ses chevaliers du corps du prophète. « J’ignore, » ajouta-t-il, « ce que Joseph est devenu : personne ne m’en a parlé, et peut-être les Juifs l’ont-ils tué, noyé, ou mis en prison. »

L’enquête faite en présence des Juifs justifia le récit de Pilate, et les messagers, ayant demandé si l’on n’avait pas conservé quelque objet venant de Jésus : « Il y a, » répondit un