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JOSEPH

droit à de bonnes soudées, jamais on n’offrira le sacrifice sans faire mémoire de ce que tu fis pour moi.

« — Seigneur, » reprit Joseph, « veuillez m’éclaircir ces paroles.

« — Tu n’as pas oublié le jeudi où je fis la Cène chez Simon avec mes disciples. En bénissant le pain et le vin, je leur dis qu’ils mangeaient ma chair avec le pain, et qu’ils buvaient mon sang avec le vin. Or il sera fait mémoire de la table de Simon en maints pays lointains : l’autel sur lequel on offrira le sacrifice sera le sépulcre où tu me déposas ; le corporal sera le drap dont tu m’avais enveloppé ; le calice rappellera le vase où tu recueillis mon sang ; enfin le plateau (ou patène) posé sur le calice signifiera la pierre dont tu scellas mon sépulcre.

« Et maintenant, tous ceux auxquels il sera donné de voir d’un cœur pur le vase que je te confie, seront des miens : ils auront satisfaction de cœur et joie perdurable. Ceux qui pourront apprendre et retenir certaines paroles que je te dirai auront plus de pouvoir sur les gens, et plus de crédit près de Dieu. Ils n’auront jamais à craindre d’être déchus de leurs droits, d’être mal jugés, et d’être vaincus en bataille, quand leur cause sera juste. »