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JOSEPH

défendu, que, s’apercevant de leur nudité, ils étaient tombés dans le péché d’impureté[1]. Dès ce moment s’évanouit le bonheur dont ils jouissaient. Ève conçut dans la douleur, leur postérité fut comme eux soumise à la mort, et le démon réclama de droit la possession de leurs âmes. Pour nous racheter de l’enfer, Notre-Seigneur prit naissance dans les flancs de la vierge Marie. Et quand il voulut être baptisé par saint Jean, il dit : « Tous ceux qui croiront en moi et recevront l’eau du baptême, seront arrachés au joug du démon, jusqu’au moment où de nouveaux péchés les rejetteront dans la première servitude. » Notre-Seigneur fit plus encore pour nous : il institua, comme un second baptême, la confession, par laquelle tout pécheur qui témoignait de son repentir obtenait le pardon de ses nouvelles fautes.

Or, au temps où Notre-Seigneur allait prêchant par les terres, le pays de Judée était en partie soumis aux Romains, dont Pilate était

  1. Robert de Boron semble penser ici que Dieu avait interdit l’arbre de la science du bien et du mal, parce que la pomme fatale devait ouvrir leur imagination aux appétits charnels, et les priver ainsi de l’innocence dans laquelle ils avaient été créés. « Et ils virent qu’ils étaient nus, » se contente de dire la Genèse.