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INTRODUCTION.

Avant qu’on soupçonnât l’existence du poëme de Joseph d’Arimathie, la critique était en droit de reconnaître l’œuvre de Robert de Boron dans le roman du Saint-Graal, qui lui est fréquemment attribué par les assembleurs du treizième siècle. La méprise n’est plus permise depuis que M. Francisque Michel a publié le Joseph[1]. Le savant philologue le fit imprimer en 1841 (Bordeaux, in-12), avec l’exactitude qu’on était en droit d’attendre de lui. Malheureusement le texte unique qu’il avait reproduit était assez défectueux. Un feuillet en avait été enlevé ; un autre semblait y avait été placé par méprise et se rapporter à quelque éloge de la vierge Marie. Mais la rédaction en prose permet de combler ces lacunes et de retrouver le sens des cinquante vers qui appartenaient au feuillet perdu.

J’ai déjà dit un mot de cette rédaction en prose, qui avait dû suivre de bien près le poëme original : sous cette forme, le récit semble avoir été plus goûté. Au moins en conservons-nous un assez grand nombre d’exem-

  1. Le seul manuscrit qui l’ait conservé vient de l’abbaye de Saint-Germain des Prés, et porte aujourd’hui, dans la Bibliothèque impériale, le n°1987. Il est réuni à un texte de l’Image du monde de Gautier de Metz ; ce qui vient encore à l’appui de l’origine présumée lorraine de la composition.