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INTRODUCTION.

au plus célèbre des frères du comte de Montbéliart, ne permet pas de méconnaître, dans l’écrivain qui tirait son nom d’un lieu voisin de la ville de Montbéliart, un Français attaché au service de Gautier. Cette conjecture si plausible est d’ailleurs justifiée par le texte d’une rédaction en prose faite peu de temps après la composition originale. Voici comme les vers précédents y sont rendus : « Et au temps que messire Robers de Boron lou retrait à monseigneur Gautier, lou preu conte de Montbéliart, ele n’aveit onques esté escrite par nul homme. » Et un peu auparavant : « Et messire Robers de Boron qui cest conte mist en autorité, par le congié de sainte Église et par la proiere au preu conte de Montbéliart en cui service il esteit… » Comment, à une époque aussi rapprochée de l’exécution du poëme, le prosateur aurait-il pu commettre la méprise d’attribuer à un chevalier de Gautier de Montbéliart l’œuvre d’un chevalier attaché au baron anglais Walter Espec ?

Reste une dernière incertitude sur le sens qu’on doit attacher à ces mots : en peis :

En ce tens que je le retreis
O monseigneur Gautier en peis
Qui de Monbeliat esteit.