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INTRODUCTION.

de n’avoir pas suivi et continué la légende, soit d’arriver sans autre transition à l’histoire de Merlin, en attendant la suite des récits commencés dans le Joseph d’Arimathie. Eut-il le temps ou la volonté d’acquitter cette promesse ? Je ne sais et n’en ai pas grand souci, puisque nous possédons les romans qu’il n’eût plus alors fait que tourner en vers.

J’ai dit qu’il était originaire du comté de Montbéliart. On trouve en effet, à quatre lieues de la ville de ce nom, un village de Boron, et ce village nous fait en même temps reconnaître un des barons de Montbéliart dans le personnage auprès duquel Robert composa son livre. J’ai longtemps hésité sur le sens qu’il fallait donner à ces deux vers :


O monseigneur Gautier en peis
Qui de Montbelial esteit.


En changeant quelque chose au texte, en lisant Espec au lieu d’en peis, en ne tenant pas compte du second vers, je m’étais demandé s’il ne serait pas permis de retrouver dans le patron de Robert de Boron, Gautier ou Walter Espec, ce puissant baron du Yorkshire, constamment dévoué à la fortune du comte Robert de Glocester, le protecteur de Geoffroy de Monmouth et de Guillaume de Malmesbury[1]. Mais,

  1. Ce qui rendait l’attribution séduisante, c’est