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INTRODUCTION

droit réclamé par les papes de nommer ou désigner leurs évêques. C’était suivant eux du métropolitain d’York, que devait exclusivement procéder toute la hiérarchie de l’Église bretonne. Comment auraient-ils pu justifier cette prétention, sinon sur la foi d’un cinquième Évangile, ou du moins de seconds Actes des Apôtres ? MM. Varin et de Montalembert triomphent en nous défiant de trouver, dans la liturgie bretonne, un autre rapport avec l’Église grecque que celui du comput pascal. Mais, d’abord, nous ne savons pas bien toutes les formes de cette liturgie bretonne ; puis, nous comprenons sans peine que la tradition de l’apostolat de Joseph d’Arimathie, née peut-être de la possession de quelque relique attribuée à ce personnage, et déposée originairement dans le monastère de Glastonbury, que cette tradition, disons-nous, n’ait rien eu de commun avec les usages et les rites de l’Église byzantine. Les Bretons croyaient simplement avoir été faits chrétiens sans le secours de Rome, et ils ne tenaient qu’à rester indépendants de ce siége suprême.

Voilà donc quel fut le vrai sujet de la résistance du clergé breton aux missionnaires du pape Grégoire. Si les dissidences de ce genre ne constituent pas une tendance au schisme, je ne vois pas trop qu’on ait le droit d’appeler schismatiques les Arméniens, les Moscovites,