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faite dans cet ancien monument, tout me porte à croire que les restes déposés dans la caisse d’étain renfermée dans celle de plomb sont ceux du cœur de saint Louis ; et, pénétrés de respect pour la religion de nos pères, presque convaincus de cette assertion, nous venons, Touret et moi, de porter le tout dans la sacristie de la Sainte-Chapelle, et l’avons déposé dans une des armoires de cette sacristie, dont j’ai pris les clés que je ne communiquerai qu’aux personnes munies d’un ordre écrit de vous.

» Salut et respect.
» Terrasse. »

M. Letronne a fait connaître un fragment de la réponse de M. Camus. Le voici :

« Faites remettre les restes du cœur qu’on a trouvés, dans la terre, comme je vous l’ai indiqué. Joignez-y la note que je vous renvoie, écrite sur papier ou sur parchemin, ou sur l’un et l’autre. Il n’est pas à propos de parler des conjectures que c’est le cœur de saint Louis. Je n’y vois rien de déterminant ni de décisif, et il ne faut pas par des conjectures légères s’exposer à introduire des erreurs. »

Ces lignes éveillent quelques réflexions : parce qu’on ne trouvait rien de déterminant, rien de décisif dans l’attribution proposée, il semble qu’on ne risquait pas nécessairement de propager des erreurs en faisant part de la découverte à tout le monde, en appelant sur elle le secours d’une discussion régulière, approfondie. C’est ainsi du moins que notre savant confrère, M. Letronne, aujourd’hui directeur des archives du royaume, a jugé convenable de faire. Et que penserait-on de lui si, le premier appelé à décider du sort d’un pareil objet, trouvé dans le même monument, à la même place privilégiée, il se fût borné à recommander aux employés qui recevaient de lui des ordres de ne pas dire tout ce qu’ils pensaient de la haute attribution de cet objet ; s’il se fût contenté de remettre sans bruit le cœur à son ancienne place, après avoir cependant renouvelé la première caisse dont la vétusté semblait déjà seule un titre à la vénération des antiquaires ? Certes, dans notre compagnie, messieurs, dans les comités institués par les ministres, dans toutes les sociétés archéologiques de France,