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NOTES AJOUTÉES AU MÉMOIRE.

Note A.

Camus avait été, comme on sait, un des républicains les plus ardents de la Convention nationale. Il conserva la direction des archives jusqu’à sa mort, arrivée en 1804. Son successeur dans ce poste éminent fut un autre républicain justement illustre à titres nombreux et divers, M. Daunou qui, d’ailleurs, ne comprenait guère mieux que Camus le culte ou seulement l’intérêt des souvenirs de notre ancienne et glorieuse monarchie. La Restauration eut, en 1815, le bon esprit d’éloigner M. Daunou des archives, en lui donnant, comme un dédommagement honorable et justement mérité, la direction du Journal des savants et la chaire d’histoire ancienne au Collége de France. Les Archives du royaume furent alors confiées à M. de la Rue, jusqu’en 1830 qu’elles furent rendues à M. Daunou. Après la mort de ce dernier, on les a données à notre savant helléniste M. Letronne.

Note B.

Les Chroniques de Saint-Denis copient ici la traduction française de Guillaume de Nangis ; mais le texte latin mérite également d’être cité, parce qu’il justifie ce que nous dirons plus bas des raisons qui firent déposer dans la terre chrétienne la plus voisine les entrailles de saint Louis. « Cujus corporis interiora trahentes ministri talis officii, quia diu propter sui putrefactionem deferri non possent, in quadam villæ ecclesia, ea, more debito, terræ tradiderunt. » (Hist. de France, XX, p. 482.)

Note C.

On a fait pourtant une objection, fondée sur ce que le cœur de Louis VIII n’avait pas été conservé en 1224. Je me contenterai d’avouer ici qu’en effet aucun historien n’a mentionné cette séparation ; voilà pourquoi je n’en ai pas parlé. C’est, au contraire, parce que Geoffroi de Beaulieu, Thibaud de Champagne et les deux chroniqueurs anonymes véritablement contemporains ont attesté la conservation du cœur de saint Louis et son embaumement en 1270, que je me suis cru en droit de regarder ce fait comme incontestable.

Note D.

Il n’y a pas d’incertitude sur le sens de cette phrase dans Geoffroi de Beaulieu. Les religieux devaient reconduire le corps du roi en France ; mais la réflexion modifia ce premier arrangement, et Philippe-le-Hardi crut devoir lui-même ramener la dépouille mortelle de son père. M. Letronne, par suite d’une grande préoccupation, soutient que l’armée s’opposait uniquement au départ du cœur pour la Sicile. Dans cette hypothèse, le roi aurait d’abord feint de céder au vœu public en ne laissant partir que les