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Philippe III, qu’on aurait peut-être retrouvé sous l’autel de l’église des Jacobins, si l’on avait pensé à l’y chercher.

Passons maintenant en revue les autres difficultés présentées.

La mince valeur des métaux employés pour la double caisse ne peut plus être invoquée depuis que M. Le Prévost a victorieusement cité l’exemple du cœur de Richard-Cœur-de-Lion, découvert dans la cathédrale de Rouen.

La grossièreté du tissu dans lequel est enveloppé le cœur doit être regardée comme une conséquence naturelle du choix des métaux. C’est peut-être d’ailleurs un morceau de la haire de saint Louis, et, dans tous les cas, nous avons l’espérance de reconnaître dans cette grosse toile de lin ou de chanvre, comme l’appelle M. Letronne, qui seul d’entre nous a pu la voir, de reconnaître, dis-je, un nouvel indice de la date du dépôt. Nous avons à la Bibliothèque du roi plusieurs manuscrits couverts en toile de serge ou de chanvre, et qui remontent certainement au règne de saint Louis ; on pourra comparer.

Mais, continue M. Letronne, aurait-on enfoui ce cœur sans l’accompagner d’aucune inscription, d’aucune marque distinctive qui indiquât aux âges futurs l’origine sacrée de cette relique ?

Nous avons déjà réduit de beaucoup la force de l’objection : quand le roi convoitait une pareille place, il ne songeait guère ni l’exécuteur de ses volontés, à la gloire humaine. Cependant, nous n’avons pas aujourd’hui trop bonne grâce à faire un reproche de ce genre à ce qui nous reste de la précieuse relique. Des deux boîtes qui la protégeaient, l’une a été détruite, celle qui pouvait avec plus de vraisemblance contenir l’inscription, et de la seconde on ne nous a laissé que le fonds ou le couvercle. Je ne veux plus revenir sur la conduite de M. Camus ; mais enfin, s’il y avait des mots tracés, ne devait-on pas s’attendre à les trouver sur la paroi circulaire qui joignait le fonds de la boîte au couvercle ? C’est là, ou mieux encore autour de la première boîte, qu’on pouvait espérer de lire : Cor Ludovici regis. Montrez-nous ces parois, restituez l’intégrité des deux boîtes, et votre objection pourra présenter quelque force.

J’y consens cependant. Les deux caisses sont retrouvées, elles