donnée. Il faut, à ce qu’il paraît, entendre les collégiens sur cette énormité qu’on me reproche. « Seta » disent-ils, avec tout l’atticisme particulier à l’endroit ; « seta ne doit se dire que des soies de l’animal appelé par euphémisme un habillé de soie. — « M. Paulin Paris a pris un cochon pour un ver à soie, etc., etc. » Or, si ces jeunes et bons enfants ont ri, j’avoue que je les ai de grand cœur imités, suivant mon usage. Mais sous leur bon plaisir, je maintiendrai avec tout le monde que le latin seta, dès le quatrième siècle, se disait de toute espèce de soie, et qu’il a formé notre mot français, comme le mot espagnol seda. La plaisanterie du cochon et du ver à soie, répétée par M. Génin, n’en est pas moins excellente, et je les engage à ne pas l’oublier.
On voit que je tiens à revenir sur tous ceux des reproches de M. Génin dont la puérilité ne saute pas d’abord aux yeux : pour les autres, ce serait peine entièrement perdue. Il ne veut pas que travail vienne de trabes ; à son aise ! Borel le dérivait de tref, venu lui-même de trabs ou de trabes ; Fontenelle était également de mon avis, et j’y reste. Mais ne voilà-t-il pas que M. Génin voit dans trabes un nouveau barbarisme. « Pardon ! » dit-il joyeusement, « il me semble que Cicéron disait trabs. » Il n’y a pas ici lieu de pardonner, Monsieur ; trabs et trabes sont dans tous les Calepins du monde. Récusez-vous Calepin ? Vous accepterez au moins l’Etymologicon de Vossius. J’y lis : « Trabs ; prius trabes. » « Mais, dit M. Génin, Clavi trabales n’ont jamais été un instrument de torture, ce sont tout simplement de longs clous à fixer les poutres : Horace, dans l’endroit auquel il est fait allusion, met des clous à poutre dans la main de la figure allégorique de la Nécessité. Ce travail, cette poutre n’avaient rien à voir ici ; c’est un vrai coq-à-l’âne, à l’occasion d’un contre-sens… Horace vient là bien à propos ! Petit-Jean n’avait pas meilleure grâce à citer Aristote et Harmenopul in prompt… » (P. 14.)
Faut-il qu’un pauvre homme tel que moi, qui jamais n’eus l’honneur d’enseigner les humanités ni la grammaire, en soit réduit à donner des leçons de latin à M. François Génin ! Voici donc sur le passage d’Horace, non le commentaire de M. Lemaire, mais celui de Jean Bond, à mon avis, le chef-d’œuvre des commentaires, disant tout ce qu’il faut et rien au delà de ce qu’il faut : « Trabales sunt clavi magni, quibus trabes configuntur ; vel, ut alii volunt, sunt prægrandes pali, ad instar