les trouvent de leur goût. Et comme il sait le latin, il dit cela en latin : Convivis mallem quam placuisse cocis. Il a parfaitement raison : le seul embarras est de trouver les convives amateurs du vers blanc, et m’est avis que l’expérience lui a déjà prouvé que ce n’était pas une chose si facile.
Mais à propos du placuisse cocis, je lui demande la permission de faire une petite excursion dans ses notes philologiques ; mon troisième article en sera d’autant allégé. C’est à la page 463, à l’occasion du dernier vers :
Ci falt la geste que Turoldus declinet.
Sans que le passage fournisse le moindre prétexte à la réflexion, M. Génin dit : « Nous voyons de nos jours le maintien des noms propres dont l’usage, comme noms communs, a tout à fait disparu. Il n’est jamais venu dans la tête d’un Astruc de se faire appeler l’Heureux. — Collier ou Caulier n’imagine pas de se faire rajeunir en Portefaix ; ceux qui s’appellent Wihot, Vuillot ou Guillot refuseraient de s’appeler Cocus, etc., etc. »
Et c’était au dernier exemple que le malicieux M. Génin voulait en venir, afin de tirer vengeance complète de la critique saine, éloquente et vigoureuse que M. Veuillot a faite plus d’une fois de ses livres et de ses articles. Dût M. Génin m’accuser de le trop chicaner sur ses étymologies, lui qui a tant épluché les miennes, il voudra bien avouer que les formes Guillot et Vuillot dépendent du nom personnel Williaume ou Guillaume, et non du mot peu usité Wiot ou Wihot. Parmi les manuscrits de l’ancien fonds de la Vallière (no 2843), il existe un fabliau dont le héros représente exactement l’ancien Wiot, celui que Molière a choisi pour le titre bien connu d’une de ses pièces. Ce héros est beau, bien fait, humble de cœur et gracieux de langage ; mais il a beaucoup à se plaindre de ses parrains : il porte un nom qui l’expose aux mésaventures les plus ridicules et les plus inattendues. Et ce nom, quel est-il ? — Le chevalier Génin : pas une lettre de moins, pas une de plus. J’ai cru devoir faire ce rapprochement pour appuyer d’un exemple mieux choisi que celui de Vuillot la thèse de notre ingénieux commentateur.
Je continue : « C’est une des plus fortes ironies de M. P. Paris d’affecter toujours de donner à mon édition le numéro trois. Il considère celle de M. F. Michel comme la première, la seconde est le Roncival de M. Bourdillon » (p. 31).