Page:Parigot - Le Théâtre d’hier, 1893.djvu/506

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
446
LE THÉÂTRE D’HIER.

Enfin, et pour tout dire, c’est une grande gêne, où entre un peu de dépit, que de se prononcer sur l’œuvre de cet écrivain. On ne voit pas sans quelque mélancolie tant de qualités gâtées si obstinément, tant d’originalité exagérée à dessein, un sens si vif de la vie moderne exaspéré jusqu’au cynisme, un esprit naturel qui sombre dans la trivialité concertée, le tout aboutissant à une sorte de philosophie provocante et vaine, capable de tarir le génie le plus inventif et sensible — et aussi celui de M. Henry Becque, qui était né pour devenir la gloire de la scène française, à côté des Augier et des Dumas, et qui, à grand effort, s’est paralysé, stérilisé, Labiche infécond et morose.