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XXVI
INTRODUCTION.

arcades du temple de Janus, qui est la Bourse. L’amour n’est même plus rechange de deux fantaisies, mais de deux signatures. Il est un contrat, pour commencer : on verra la suite. La suite, c’est la loi qui intervient pour en assurer l’exécution ; et ce retour est plein de charme et d’imprévu. Ainsi les fils des preux de 1830, de ces preux un peu grisés par leur avènement, qui élevèrent l’autel et brûlèrent l’encens pour la plus grande gloire de la femme-déesse, ont maintenant une belle peur de l’idole, et se font tout blancs du Code, pour limiter ses spirituels et souverains caprices. Ils ne s’agenouillent plus ; ils ne prient plus ; ils ne rient plus : ils plaident, ô vicissitude ! Ils en appellent, ô décadence ! Et s’ils ont pour eux toutes les circonstances atténuantes, la providentielle sécurité du flagrant délit, et aussi, par surcroît, la protection du gendarme, ils tuent. Tue-la !… Après l’avoir intronisée, divinisée, puis marchandée, paraphée, contresignée, tue-la, Dandin : c’est la Bête de l’Apocalypse !

Mais si le progrès de l’esprit positif s’arrêtait là, ce serait presque un avortement du rire, si doux au cœur et aux entrailles des hommes. Dans le domaine des faits, il y a encore. Dieu merci, une ample cueillette de ridicules à glaner. Le progrès ne s’arrête pas, heureusement. À ces modernes cerveaux l’amour n’apparaît plus que comme un fait, mais un menu fait, un fait de second ou de troisième ordre. Demandez à M. de Ryons, qui est l’ami des femmes. Par contre l’adultère est un