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CHAPITRE III

INFLUENCES ALLEMANDES.


I

GŒTHE.

Werther ne l’a pas davantage touché à fond. De Gœthe il a peu retenu. On s’y devait attendre.

Gœthe n’a pas le don du théâtre. Il ne l’a point. Qu’on ne nous dise pas que, Français du xixe siècle, nous l’entendons à notre manière, qui ne saurait être universelle. Il y a au théâtre un point d’optique d’où l’émotion et l’illusion jaillissent et se propagent ; en deçà ou au delà elles s’évanouissent, comme une lumière s’éteint. C’est affaire d’exécution. On peut disserter à loisir et construire des théories esthétiques. Le public n’est pas esthète. Sans l’art d’illusionner et d’émouvoir, point de génie dramatique. Gœthe a toute sorte de génie, sauf celui-là. Il remanie telle de ses œuvres scéniques jusqu’à trois fois, et de fond en comble. C’est un mauvais signe. « Originairement, dit M. Mézières, Iphigénie avait été écrite en prose poétique et jouée sous cette forme. Elle subit depuis lors plusieurs remaniements, le premier en 1780, le deuxième