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LE DRAME D’ALEXANDRE DUMAS.

surtout le Château de Kenilworth, Ivanhoe, Quentin Durward, dont la lecture ne fut pas inutile. Dumas y revient volontiers : c’est son fonds de Scott, comme il a son fonds de Shakespeare, plus léger, et de Schiller, non moins exploitable.

On lui en lit lire un cinquième. Il nous a conté comment Beudin lui apporta un jour à Trouville une idée de pièce ou plutôt un prologue d’une pièce à faire[1]. Ce prologue était la mise à la scène du début d’une des Chroniques de la Canongate, qui a pour titre la Fille du chirurgien. Cela, Dumas l’avoue : il ne se donne même pas la peine de changer les noms du docteur Grey ni de Richard[2]. Il nous explique avec verve la genèse du drame. Mais il ne nous dit pas que le reste de la même chronique lui a beaucoup fourni[3]. Il est

  1. Mes mémoires, t. VIII, ch. ccix, pp. 215 sqq.
  2. Dans les Chroniques de la Canongate (la Fille du chirurgien, pp. 257-429), le chirurgien s’appelle aussi Grey, et comme le village se nomme Middlemas, on donne à l’enfant le nom de Richard Middlemas (p. 282). Cf. Richard Darlington, prologue, sc. IV, p. 13 ; — p. 280. Le masque. « A-t-on jamais vu une honnête femme en masque ? » dit mistress Guy. Cf. Richard Darlington, prologue de IV, p. 13 ; — pp. 287-293. La scène du père de l’accouchée et du constable (seulement, dans le roman, Robertson, le bourreau, n’est pas présent). Cf. Richard Darlington, prologue, sc. v, pp. 14 sqq.
  3. Pp. 300-302. Les idées d’ambition ont été dé^Josées en l’esprit de Richard par les récits de sa nourrice. « … Le tableau du passé, tel que le peignait la nourrice, et la perspective qu’elle montrait dans l’avenir avaient trop d’attraits pour ne pas offrir des visions d’ambition à l’esprit d’un jeune homme, à peine sorti de l’enfance,… mais qui éprouvait déjà un désir prononce de s’élever dans le monde. » — Lire attentivement toute la page 303, où le docteur Grey révèle à Richard sa naissance. Cf, Richard Darlington, I, sc. ix, pp. 47-49.
    Pp. 311 sqq. C’est encore de Walter Scott qu’il emprunte l’amour de Menie Grey (Jenny dans le drame) pour Richard, quoiqu’il ait déclaré dans ses Mémoires (t. VIII, ch. ccix, p. 218) : « Il n’y a pas de drame dans la suite du roman. » On trouvera même indiqué (p. 332) le caractère d’ambitieux cynique de