Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/449

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
433
L’ÉCRIVAIN. — CONCLUSION.

n’a point créé de caractères, et sa psychologie n’est pas subtile. Mais il a mis au jour le type même du drame ; il en a pétri et manipulé la substance pour un long temps. Je n’ai pas à décider si son fils fut « son meilleur ouvrage[1] » ; mais j’ai dû marquer à quel point il est son ouvrage, et non celui d’un La Chaussée. Et, au moment de conclure, embrassant d’ensemble son théâtre et son influence, je ne regrette décidément pas trop que Dumas n’ait pas été plus littéraire ; au contraire, je regretterais peut-être qu’il y eût quelquefois tâché. Car il fut le génie populaire, la force créatrice, la sève nourricière et vitale de notre scène moderne.

Le xixe siècle touche à sa fin. À cette heure du crépuscule, lorsqu’on suit la trace féconde et profonde de cette œuvre qui reflète l’aurore, et si l’on songe quel audacieux et ferme génie en reçut l’impulsion et en rajeunit la vigueur, il semble désormais que les deux soirées du 11 février 1829 et du 2 février 1852 se complètent, que le nom du père et celui du fils s’unissent et se fondent, et qu’à l’horizon de l’art dramatique de ce siècle domine haut le drame d’Alexandre Dumas.


FIN.
  1. Causeries, t. I, p. 8.