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LE DRAME d’ALEXANDRE DUMAS.

trouvera les différentes manières de mourir malgré soi : noyade dans un vivier plein de lamproies, et le porte-glaive, et le rétiaire, et le frondeur et l’archer dont la flèche va droit au but[1]. L’existence romaine était quasiment absorbée par les rites, cérémonies, formalités religieuses et autres. Tout cela est mis en œuvre avec adresse, et même avec beaucoup d’insistance, depuis les obsèques et l’oraison funèbre du prologue, l’anneau testamentaire, le soufflet d’affranchissement, jusqu’au souper sanglant de la fin. Il n’est pas jusqu’au nomenclateur de Catilina qui ne parle avec la précision scandée de celui d’Horace :

It, redit et narrat, Vultcium nomine Menam,
Præconem, tenui censu, sine crimine notum[2]

Saluons l’érudition. On en a semé partout, et fort habilement, dans le cadre et parmi le dessin du drame.

Voltaire avait fait, en deux vers, allusion à un scandale indiqué par Salluste, et qui déshonora la jeunesse de Catilina[3]. Il s’assit d’une vestale séduite. Dumas en

  1. Catilina (Th., XV), II, tabl. iii, sc. vii, p. 73, et IV, tabl. v, sc. xxiv, p. 152.
  2. Horace, Épîtres, livre I, VII, vers 54. Cf. Catilina, IV, tabl. v, sc. xi, p. 127. « Publius Pudens, marchand bonnetier dans le vicus Toscanus, chef de centurie. Deux enfants et une fille ; le garçon boîte. »
  3. Rome sauvée, IV, sc. iv, p. 252.

    Ah ! cruel, ce n’est pas la première famille
    Où tu portas le trouble et le crime et la mort.

    Cf. Salluste, op. cit., ch. xv, p. 4. « Jam primuni adulescens Catilina multa nefanda stupra fecerat… cum sacerdote Vestæ. » La vestale se nommait Fabia Terentia ; elle était sœur de Terentia, femme de Cicéron. Pison la fit acquitter, « les suites du rendez-vous n’ayant pas été constatées ». Voir ibid., p. 137, note 51. On pense bien que Dumas n’hésite point à les constater neuf mois après, jour pour jour.