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DRAMES TRAGIQUES.

Dumas avait été plus poète (et peut-être le typographe a-t-il ici mal lu) :

D’avance du repos les endroits sont choisis[1].

Mais ce sont des vétilles. En dehors des corrections qui dénotent un soin de perfection rare chez Dumas, je ne relève d’après le manuscrit original qu’une seule modification importante. C’est à la première entrevue d’Yaqoub et de Bérengère. Au moment où l’Arabe exalté se liait par serment à la volonté de la comtesse, celle-ci confessait son amour pour le comte.

YAQOUB.
 
 
Et nulle fuite au fer ne soustrairait sa tête,

Montât-il Al-Borack, le cheval du Prophète.
M’entendez-vous ?

BÉRENGÈRE.

Oui, mais pour moi tu ne peux rien,
Pauvre Yaqoub, car cet homme est ton maître et le mien.

YAQOUB.

Charles de Savoisy ?

BÉRENGÈRE.

Dieu qui lit dans mon âme
Sait s’il existe un cœur dans le sein d’une femme
Brillant d’un feu plus pur, d’un amour plus constant
Que celui qui pour lui me brille en cet instant.

(Yaqoub s’éloigne.)
Dieu sait encor s’il fut jamais de sa famille

Homme absent adoré par sa mère ou sa fille,
Dont la mère ou la fille, à l’heure du retour.
Attendissent la vue avec autant d’amour ;
Et cependant…

YAQOUB, se rapprochant

Eh bien ?

  1. Manuscrit original, p. 10, vers 23. — Charles VII, I, sc. iv, p. 241, vers 29.