Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
INFLUENCES ALLEMANDES.

l’avait dénoncé ; La Garde renvoie à Christine la lettre par laquelle Monaldeschi l’a trahie[1]. La scène v du quatrième acte de Christine est traduite de la Mort de Wallenstein, où Déveroux et Macdonald acceptent de tuer le chef. Dumas en a accéléré le mouvement, et conservé les traits essentiels. Clauter et Landini ne déguisent pas leurs réminiscences :

Voyons, doit-il périr ? — Sa mort est décidée.
— Rien ne peut le sauver ? — Rien. — Nous changeons d’idée[2].


La fin du quatrième acte de Don Carlos a fourni à Dumas le principal ressort de sa tragédie : la lettre de Monaldeschi, qui trompe la confiance de Christine, a pu être inspirée de celle du marquis de Posa à Guillaume d’Orange[3]. Les adieux du même Monaldeschi aux champs paternels sont une réminiscence de la Pucelle d’Orléans[4]. Quant au baron de Steinberg, grand maître de l’étiquette, c’est le maréchal de Kalb de l’Intrigue et l’Amour, protocolier effaré : « Vous pardonnez, n’est-ce pas ?… Des affaires pressantes… Le menu du dîner… des cartes de visite… L’arrangement

  1. La Conjuration de Fiesque à Gènes, IV, sc. ix, p. 307. Cf. Christine, IV, sc. iii, p. 259.
  2. La Mort de Wallenstein, V, sc. ii, pp. 542-549. Schiller se souvient d’ailleurs de Shakespeare (Le roi Richard III, I, sc. iv, pp. 103 sqq.). Peut-être pourrait-on trouver l’idée de la scène suivante de Christine, IV, sc. vi, pp. 267-269, où les deux spadassins jouent aux dés le salaire, dans une pièce de Lope de Vega, l’Hameçon de Phénice, I, sc. ii, p. 18 (édit. Charpentier, trad. Damas-Hinard), où Fabio, Bernardo et Dinardo jouent à pile ou face lequel sera le maître des deux autres.
  3. Christine, III, sc. i, p. 241, et Don Carlos, IV. sc. xxii, pp. 153-154, et IV, sc. xix, p. 143 sqq., où la princesse d’Eboli joue le rôle de jalousie de Paula dans Christine.
  4. La Pucelle d’Orléans (Th., III), prologue, sc. iv, p. 143 : « Adieu, montagnes » …et Christine, V, sc. i (Th., III), p. 277 « Champs paternels… »