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LE DRAME D’ALEXANDRE DUMAS.

 
 
Cédant à la pitié, lorsque tu le verrais

Tomber à tes genoux… — Je l’y poignarderais !
— Au nom de notre reine indignement trompée,
Jean de Monaldeschi, rendez-moi votre épée[1] !

Au surplus, Dumas a peu imité Gœthe. Ajoutez quelques réminiscences éparses, indirectes et parfois mitoyennes entre Goethe et Schiller : la scène des bijoux de Faust, dans Don Juan de Marana et Catherine Howard[2], celle de Ruggieri-Faust ou Ruggieri-Seni ou Ruggieri-Galeotti[3], des tableaux de prison, dont le plus fameux est celui de la Tour de Nesle, et le plus analogue au dénoûment d’Egmont celui qui termine Catherine Howard, et ce dernier encore plus voisin de l’acte V de Marie Stuart[4] ; — vous aurez toute ou presque toute l’influence de Gœthe sur Dumas, qui ne pouvait être que superficielle. « La carrière dramatique de Gœthe, remarque madame de Staël, peut être considérée sous deux rapports différents. Dans les pièces qu’il a faites pour être représentées, il y a beaucoup de grâce et d’esprit ; mais rien de plus. Dans ceux de ses ouvrages dramatiques, au contraire, qu’il

  1. Christine, IV, sc. viii, p. 274.
  2. Scène des bijoux et du miroir de Faust, pp. 200 et 201, cf. Don Juan de Marana, II, tabl. ii, sc. iii, pp. 30 et 31 ; cf. Catherine Howard, I, tabl. ii, sc. ii, pp. 234-235.
  3. Faust, 1re partie, pp. 131 sqq., cf. Henri III et sa Cour, I, sc. i, p. 119.
  4. Egmont, V, pp. 356 sqq. Cf. la Tour de Nesle, III, tabl. vi, sc. i, pp. 54 sqq. ; cf. Catherine Howard, V, tabl. viii, sc. i, ii, pp. 300 sqq. — Joignez quelques disputes d’auberge, en souvenir de Gœtz de Berlichingen, I, pp. 332 sqq., notamment celle qui ouvre le drame de la Tour de Nesle, et quelques scènes de place publique, où bourgeois et peuple interviennent, en mémoire d’Egmont, II, pp. 294 sqq., comme dans l’Envers d’une Conspiration, II, sc. i, pp. 167 sqq. Et ce doit être tout, sauf erreur.