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ALEXANDRE DUMAS PÈRE.

Cette intrépidité de publication n’est pas exempte de charlatanisme.

Parmi ces grandes équipées romanesques, dont les héros ne sont plus seulement « citoyens de l’univers », mais tiennent véritablement asservi à leurs fantaisies un univers de fiction et de sensibilité, dans cette farandole que déroulent aux bas des journaux le Meneur de Loups, Fernande, le Capitaine Paul et deux ou trois autres capitaines, Gabriel Lambert, la Femme au collier de velours, les Deux Reines, Dieu dispose, le Trou de l’Enfer, le Bâtard de Mauléon, les Deux Diane, Ingénue, Emma Lionna, les Mohicans de Paris, Salvator, la San Felice… — dans cette fantasmagorie d’événements merveilleux ou pathétiques, de bagnes, de salons, de châteaux étranges, de conspirations ténébreuses, de voyages au long cours et de serments à lointaine échéance, qui pendant quarante années dispensa la fièvre ou le plaisir au peuple laborieux et sentimental, je ne dis pas qu’on ne découvrît encore je ne sais quelle énorme ingénuité, aussi souvent que l’intérêt de la littérature. Mais on y trouve d’abord Alexandre Dumas.

À ce titre, ces romans relèvent de notre étude et de la critique. Ils sont ce qu’il est et ne valent que par lui. L’homme d’action y apparaît dans sa gloire musculaire. Il troque le pourpoint du xvie siècle contre la casaque du forçat, ou le manteau couleur de muraille des grands bandits, et par le goût qu’il marque pour les histoires de brigands, il communie encore avec Stendhal, Mérimée, Byron, Schiller, mais sous les espèces du feuilleton. Sous