homie. Si cette complaisance nous vaut quelques anachronismes de langage, comme certaine saillie de Charles IX : « Que Condé soit trompé par le duc d’Anjou, je m’en bats l’œil », cette familiarité nous met d’abord de niveau avec ces fantômes de grands ou minces personnages. Ils s’orientent dans la vieille capitale de Charles IX ou d’Henri III, et nous nous engageons sur leurs pas. Ni le Louvre ni les hostelleries n’ont de mystère pour eux ni pour nous, hormis les portes et armoires, secrètes par définition et pour les commodités de la politique. Ils s’enquièrent des mœurs, sans chercher finesse et pour leur unique intérêt ou plaisir. Ils savent en gros les questions qui divisent le peuple, la noblesse et le clergé. Les femmes qu’ils rencontrent ne sont point des évangélistes, comme Diane de Turgis : elles se gardent de confondre et embrouiller les sacrifices. Pour elles ainsi que pour leurs héros, la science de la vie se réduit à deux points essentiels : l’action et l’amour.
Le local déterminé, les personnages se distinguent par la physionomie, la singularité du costume, les particularités de langage : cela d’abord pour faire une première connaissance. Puis, ils s’enquièrent de la façon dont ce monde sustente et réjouit ses muscles. Voilà pourquoi maître Claude Bonhommet et autres tenanciers d’auberges deviennent des seigneurs d’importance. Les buveurs d’eau sont chez nous d’importation récente, et n’ont point place en ce roman de l’histoire. Jamais Gorenflot ne fût devenu prieur, s’il n’eût été plus beau desbrideur de flacons que dépescheur de messes ; un des plus magni-